FALC – Facile à Lire et à Comprendre

FALC : un atelier de tous les possibles

Publié le 08/02/2024
A l’Esat de la Roseraie à Carrières-sur-Seine (Yvelines), une quinzaine de travailleurs se relaient chaque matin au sein de l’atelier FALC pour rendre accessible la communication de différentes institutions, notamment culturelles.
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Copyright photo : ©Unapei - Auteur : ©Nicolas Giganto

Tous les lundis et mercredis matin, Lucas Libotte, 29 ans, participe à l’atelier Facile à lire et à comprendre (FALC) du Pôle Services d’Avenir Apei. Affecté à l’atelier blanchisserie le reste de la semaine, c’est lui qui a demandé à rejoindre l’un des trois petits groupes de 5 à 6 transcripteurs, tous collègues de l’Esat de la Roseraie dans les Yvelines. L’atelier a bonne presse aux yeux des travailleurs, mais il ne suffit pas d’être volontaire pour y être admis. « Ce qui compte pour nous n’est pas de réunir uniquement des personnes qui sachent lire ou écrire mais de composer un éventail de sensibilités et de niveaux de compréhension différents », explique Didier Vincent, moniteur de l’atelier. « L’important est aussi que chaque personne participe et comprenne ce qu’elle fait. Si tous ces critères sont réunis, quel que soit le degré de connaissance, ça fonctionne. » Lucas l’avoue, intégrer les codes du FALC n’est pas allé de soi, au début. Il apprécie l’ambiance calme du travail de groupe et « la découverte d’autres univers », alors il s’accroche. Petit à petit, il apprend à se servir d’un ordinateur et perfectionne sa lecture.

Après avoir beaucoup transcrit pour le secteur médico-social, l’atelier, situé aux portes de Paris, est désormais plébiscité par le milieu culturel. Le musée du quai Branly-Jacques Chirac, le musée de l’Homme, l’Abbaye de Maubuisson, le musée des Archives nationales et bien d’autres font régulièrement appel à son expertise pour traduire leurs expositions et livrets. « J’en profite pour emmener avec moi les transcripteurs. C’est important qu’ils entendent les demandes des clients et qu’ils visitent les lieux. Cela donne du sens et de l’intérêt à leur travail, à l’opposé de la production de FALC au kilomètre. »

 

Actuellement, Lucas participe, pour le compte des Archives nationales, à la transcription d’une exposition sur les moutons de la bergerie royale de Rambouillet baptisée « La Guerre des moutons ». La lecture des textes se fait de façon collégiale. Assis en arc de cercle devant le grand écran de projection, le groupe réfléchit à la pertinence de remplacer les expressions compliquées et les tournures trop conceptuelles par des mots plus simples pour obtenir un message fluide, facile à lire et à comprendre.

Sacha Dokic, également moniteur de l’atelier, l’assure : « C’est vraiment l’équipe qui fait le travail ». Les transcripteurs sont également impliqués dans le suivi des allers et retours avec les clients, jusqu’à la validation finale. Ils apprennent ainsi progressivement à se servir d’un ordinateur, à envoyer des e-mails, à rédiger. Il arrive aussi que l’atelier soit sollicité pour dispenser des formations au FALC au sein d’entreprises ou de collectivités. Lucas et ses collègues transmettent alors à d’autres les techniques propres à cette méthode rédactionnelle dont ils sont, au fil du temps, devenus des experts. « C’est une expérience très puissante pour eux », estime Didier Vincent pour qui le paradoxe consiste, précisément, à veiller à ce qu’ils ne deviennent pas « trop » experts.

« S’ils commencent à utiliser des mots compliqués au lieu de transcrire, cela indique qu’ils ont un peu perdu de la fraîcheur recherchée pour produire un FALC de qualité. Dans ce cas, il faut bien rappeler les consignes ou leur suggérer d’autres missions comme la synthèse de documents, la mise en page, les formations ou encore les mises en situation que nous proposons depuis peu. » Certains travailleurs sont en effet mobilisés pour tester l’accessibilité des lieux culturels et en évaluer la pertinence de la communication écrite (signalétique, livret d’accueil, appli mobile…). Un pas supplémentaire vers l’inclusion.

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Un document en FALC pour l’élection des membres du conseil à la vie sociale

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